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Samedi 3 avril, un rassemblement d’artistes caribéens (Antilles, Guyane, Cuba, Haïti...) auraient dû partager un moment, pour faire résonner une musique qui témoigne aussi de l’histoire de ces territoires d’Outre-mer. Quand on entend « Missié Michel », on entend une biguine qui raconte comment une grève a été réprimée dans le sang, dans la Martinique des années 30, par des forces de l’ordre obéissant aux détenteurs du pouvoir économique. Le gwoka guadeloupéen, inscrit au patrimoine de l’humanité et son frère martiniquais, le bèlè, feront résonner leur force fédératrice et structurante pour la société.

 

Aujourd’hui, les Antilles portent encore le poids de l’histoire et la précarité touche bien des domaines ; d’où les mouvements de lutte contre la vie chère, pour un meilleur système de santé, d’éducation, pour la défense d’une culture créole qui soit correctement reconnue et diffusée. Il est intéressant de savoir que la majorité des musiciens aux Antilles, aussi professionnels soient-ils, échappent à l’encadrement de l‘intermittence du spectacle car il n’y a pas suffisamment de lieux de spectacle... Intéressant aussi de noter qu’il n’y a toujours pas de conservatoire de musique et de danse ni en Guadeloupe, ni en Martinique.

 

Enfin, en métropole, malgré la grande présence de musicien.ne.s antillo-guyanais actifs sur scène en accompagnant de multiples artistes du monde entier, il existe à ce jour une grande question de la représentation de ces musicien.ne.s dans la programmation des festivals et sur les antennes des médias.

 

Pour toutes ces raisons, les artistes qui auraient dû être là (le pianiste Hervé Celcal qui a réalisé un travail sur le bèlè, le chanteur Tony Chasseur qui a monté un big band consacré au jazz créole, le batteur « gwoka moderne » Arnaud Dolmen, le bassiste Thierry Fanfant qui est une des icônes du paysage musical français, le percussionniste cubain "El professor Manfa" Abraham Mansfarroll Rodriguez, le conteur Philippe Cantinol, le tambourier Jean-Philippe Grivalliers, la chanteuse de jazz Caroline Faber engagée dans la transmission de ces cultures au même titre que d’autres, des manmay bèlè, des manmay gwoka...) souhaitent apporter leur soutien au mouvement « Occupation Odéon ».

Communiqué des artistes caribéens

Le 3 avril 2021.

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