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Communiqué national de la jeunesse du spectacle vivant

Communiqué du 30 mars 2021.

À vous, responsables politiques :

Monsieur le Président de la République, Madame la Ministre de la Culture, Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Monsieur le Premier Ministre, membres du gouvernement, sénateur·ice·s, député·e·s de l'Assemblée nationale.

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Nous, jeunes artistes et technicien·ne·s, élèves, étudiant·e·s, apprenti·e·s, intermittent·e·s, universitaires, issu·e·s d’écoles publiques, nationales, supérieures, privées, de conservatoires et d’universités, prenons aujourd’hui la parole de façon collective.

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Dans ce monde où tout est à l’arrêt, où penser le futur est impossible, où les vies sont hiérarchisées entre essentielles et non essentielles, où la culture ne se résume qu’au médium

du numérique, la précarité financière et psychologique s’étend. Face à une politique qui ne répond pas à nos besoins, nous en venons à la conclusion qu’il faut agir.

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Le discours relayé sur l’accès à la culture par le numérique comme alternative à cette situation de crise ne peut être envisagé comme une solution crédible face à un mouvement prônant le rapport humain et social. En négligeant l'importance du spectacle vivant, vous vous rendez responsables de la construction d'une société de l'isolement, vous contribuez à bâtir un "tout numérique" qui nie le besoin fondamental des individus à -être- collectivement. Ce n'est pas un "plus", c'est un élément essentiel du vivre ensemble.

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Cela fait maintenant plusieurs semaines que, partout en France, nous occupons nos théâtres – aux nombres de quatre-vingt-douze actuellement. Nous sortons de l’endormissement, nous nous rencontrons et nous nous organisons. C’est pourquoi aujourd’hui, nous, la “jeunesse culturelle”, faisons paraître ce communiqué. Nous sommes là à présent, nous serons là demain. Il est essentiel que nos revendications soient entendues, traitées et que vous y répondiez.

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Sans être rattaché à aucune organisation syndicale ou parti politique, ce mouvement de la jeunesse du spectacle vivant porte ses revendications pour tou·te·s.

Cette mobilisation inédite, aussi spontanée qu’évidente est significative d’un besoin urgent d’être moteur·ice·s, constructeur·ice·s, penseur·se·s de la société. Elle est une

insurrection contre les messages envoyés par le gouvernement à travers ses prises de décisions.

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Nous ne voulons plus rester figé·e·s dans cette sensation d’impuissance, nous agissons donc à l’endroit qui est le nôtre, artistes et travailleur·euse·s de la culture.

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Voici nos revendications:

  • La prolongation de l’année blanche et son élargissement pour tout·e·s les intermittent·e·s de l’emploi ainsi qu’aux primo-entrant·e·s, ce qui inclut également les intérimaires, extras et saisonniers, entre autres : nos professions étant interdépendantes, elles doivent être traitées de manière égale.

  • L’abandon pur et simple de la réforme de l’assurance chômage.

  • Nous demandons un plan d’accompagnement dans l’insertion professionnelle des jeunes artistes (étudiant·e·s, sortant.e.s d'écoles, primo-arrivant.e.s...) en voie vers l’intermittence.

Nous demandons un investissement massif dans le développement et/ou la création des fonds d'insertion de nos écoles, afin de nous permettre réellement d'accéder à l'emploi. Nous réfléchissons activement au dispositif qui permettra de faciliter l’accès à l’intermittence dès la sortie des formations.

Nous exigeons que les fonds d'insertion locaux soient revalorisés à la hauteur du JTN.

Nous demandons en outre la création d'un fond d'insertion national, pour tous·tes les élèves diplômé·e·s des écoles professionnalisantes de théâtre de France, ainsi que la formation de troupes sur tout le territoire réservées aux jeunes diplômé·e·s, tels que le JTRC du théâtre Olympia à Tours et l'atelier Cité à Toulouse.

  • L’uniformisation et la revalorisation des formations en conservatoire. Nous demandons l’accès au statut étudiant au même titre que les autres étudiant·e·s universitaires. Statut auquel les écoles privées doivent également avoir accès.

Nous demandons à ce que nos diplômes (CET, DET, DNOP) soient considérés comme des diplômes du supérieur, et non pas seulement comme des équivalents au baccalauréat.

  • Un financement du secteur culturel passant par un plan massif de soutien à l'emploi en concertation avec les organisations représentatives des salarié·e·s de la culture.

Nous demandons la revalorisation du budget alloué à la culture et sa sanctuarisation au sein des différentes collectivités territoriales.

Nous demandons une représentation, une participation, un dialogue dans nos institutions gouvernantes, ainsi que la transparence et la visibilité des organes du Ministère de la Culture.

  • La préservation des droits sociaux (retraite, formation, médecine du travail, congés payés, etc.) passant par un soutien financier aux caisses menacées par l’arrêt des cotisations.

Nous demandons des mesures pour garantir l’accès aux congés parentaux et maladie indemnisés à tou·te·s les travailleur·euse·s à l’emploi discontinu précaires ainsi qu’aux auteur·ice·s.

  • Nous demandons un accès au RSA dès l’âge de 18 ans pour tou·te·s. Nous demandons également des mesures d'urgence face à la précarité financière et psychologique de tou·te·s les étudiant·e·s de France.

  • Nous demandons une réflexion globale plus approfondie sur l’accès à l’emploi des personnes subissant des discriminations. La sous-représentation nuit à l’insertion professionnelle et induit une réelle précarité.

  • La réouverture des lieux culturels (musées, universités, théâtres, cinémas, salles de concert…) dans le respect des consignes sanitaires et sous conditions que toutes nos revendications soient acceptées, sans quoi nous continuerons d’occuper nos lieux.

 

Nous resterons vigilant·e·s et intraitables sur les conditions sociales dans lesquelles nous voulons étudier et exercer. Nous exigeons de vous un traitement digne pour une jeunesse

qui demande un avenir décent. Le réseau culturel français est d’une richesse, d’une diversité, et d’une ampleur qui fait toute notre fierté. Nous travaillons et travaillerons chaque jour à le

rendre encore plus riche, en nous mobilisant, jusqu’à l’obtention de nos droits.

 

Ce que nous faisons, à travers ces mots, c’est vous informer qu’il faut y travailler, mais ensemble. C'est uniquement de cette façon que nous arriverons à penser et à composer

l’avenir de la culture en France.

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Signataires :

Occupant.e.s de :

- L'Opéra de Lyon

- Théâtre de l’Union, CDN de Limoges

- Théâtre National de la Colline

- T2G Théâtre de Gennevilliers CDN

- Théâtre des Quartiers d’Ivry

- Théâtre de la Commune

- Théâtre de l’Odéon (commission étudiante)

- L’Opéra de Graslin

- Théâtre de la Cité de Toulouse

- CDN de Besançon

- Théâtre Olympia, CDN de Tours

- Théâtre du Nord, CDN de Lille

- Théâtre Gérard Philipe CDN Saint Denis

- Nouveau Théâtre de Montreuil

Elèves de :

- L'ENSATT

- Académie de l’Union, Limoges

- CRR de théâtre d’Angers

- CRR Strasbourg - Musique et théâtre

- HEAR Strasbourg ASM

- L'École supérieure d'art dramatique du Théâtre National de Strasbourg

- L’Ecole Supérieure de Comédien.ne.s par l’Alternance - ESCA

- L’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne

- L’Ecole du Théâtre National de Bretagne

- L’École Supérieur Nationale de Bordeaux Aquitaine

- L’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier

- L'Ecole Supérieure d'Art Dramatique de Paris

- La classe Egalité des Chances de la Comédie de Béthune

- CRR de Nantes - Théâtre

- CRD d’Orléans - Théâtre

- Fac Arts du Spectacle de Besançon

- DNMADE régie de spectacle de Besançon

- DEUST Théâtre de Besançon

- CRR d’Aubervilliers - Art Dramatique

- L’Ecole du Jeu

- CRR de Tours - Art Dramatique

- L’Ecole du Nord - Lille

- Hippocampe

- CRR de Poitiers, Musique et Théâtre

- CNSMD de Lyon

- CRR d'Aix-en-Provence - Art Dramatique et Danse

- DEUST Théâtre d'Aix-en-Provence

Et Le Collectif de Mobilisation des Élèves et Artistes Émergent.e.s de Toulouse.

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